De façon préventive, chaque fois que cela est possible, le service de démoustication propose de supprimer les gîtes larvaires ou de réduire la fréquence des éclosions par une gestion hydraulique concertée afin de limiter les conditions de production de moustiques.
Lorsque des traitements sont nécessaires, le service de démoustication intervient le plus précocement possible, sur les larves en milieu aquatique. Les interventions anti-larvaires sont adaptées en fonction de la sensibilité des milieux et des conditions d’accessibilité des sites. La mise en œuvre de ces moyens d’action permet de limiter les traitements curatifs contre les moustiques adultes, désormais déclenchées exceptionnellement et exclusivement à la demande des autorités sanitaires pour éviter la transmission de maladies ou pour tenter d’éradiquer une espèce invasive.
Compte tenu de la mobilité des espèces de moustiques ciblées, les résultats d’intervention peuvent être biaisés en l’absence de cohérence territoriale du dispositif. En effet, les moustiques originaires de zones exclues du dispositif peuvent migrer massivement vers des zones où les populations larvaires sont pourtant régulées.
Le littoral atlantique est spécifiquement marqué par des marais exposés aux fluctuations marines, façonnés au cours des siècles par l’Homme et ses activités. Le Service départemental de démoustications’inspire des systèmes traditionnels utilisés notamment par la saliculture en proposant aux propriétaires et gestionnaires de marais la mise en œuvre d’aménagements et de gestions hydrauliques défavorables au développement des moustiques.
Ces principes de gestion sont reconnus pour leur intérêt environnemental, pour la préservation de la biodiversité (notamment les oiseaux) et la conservation des structures qui forment le paysage traditionnel des zones humides et qui constituent le plus souvent des outils de production (saliculture, ostréiculture, pisciculture, agriculture).
Les traitements sont déclenchés en fonction du résultat des prospections et des conditions extérieures (notamment la température). Ils sont généralement réalisés par voie terrestre, manuellement, grâce à un pulvérisateur à dos. Ce mode de traitement garantit une précision et une efficacité optimale car seuls les gîtes ciblés sont traités, limitant ainsi le dérangement pour la faune non cible.
Cependant, l'utilisation d'un larvicide biologique nécessite des interventions répétées après chaque épisode d’éclosion, en fonction des facteurs qui influencent la dynamique des moustiques. Il implique également une maîtrise des outils d’évaluation et de contrôle par les agents et une grande réactivité.
Quand les surfaces à traiter sont trop importantes, il est nécessaire, pour des raisons d’efficacité et de délais d’intervention, de recourir à des moyens mécanisés, terrestres (sur les bords de Seudre) ou aériens (sur les bords de la Gironde).
Afin d’évaluer et d'optimiser ses interventions, le Service de démoustication intègre à son mode opératoire différents niveaux de contrôles et en assure une traçabilité précise grâce à l'intégration quotidienne de l'ensemble des données de terrain dans un outil informatique sur-mesure (Atlantis) associant le SIG et le Webmapping.
Un suivi direct de l’efficacité anti-larvaire est effectué dans les 48 h après le traitement, par des échantillonnages sur les gîtes et comparaison avec les densités larvaires relevées au moment de la prospection, sur la base des abaques de Carron*. Le contrôle par captures de moustiques adultes permet d'observer la présence résiduelle de moustiques adultes.